Prise en main du Macbook ARM

Le 10 Novembre, après avoir vu la conférence Apple, j'ai décidé de commander un Macbook Air 13,3" ARM 2020 avec la fameuse puce M1 !
Grand convaincu du potentiel de l'ARM, je tennais absolument à tester un des premier Macbook avec processeur ARM.
Les promesses d'Apple sont : silence, vitesse, autonomie.
Qu'en est-il réellement ? Les applications marchent-elle toutes ?
Prise en main
Je vous épargne les photos élitistes d'unboxing ASMR léchés en 4K, les photos de boites, et j'ai sauvagement jeté l'emballage plastique

Je viens d'un Macbook 12" 2016, comparons rapidement les deux appareils. Le Macbook Air 2020 n'a pas changé depuis le redesign de 2018 mais je n'ai pas eu l'occasion de comparer. On a droit au nouveau clavier Magic Keyboard avec des touches plus hautes et moins fragiles.


La finesse légendaire des Macbook Air est mise à mal par un vieil iPad Pro 2016 et mon petit Macbook 12". On remarquera la présence d'un port Jack, bien appréciable quand on n'a que 2 ports USB-C.


J'apprécie aussi l'intégration de TouchID pour le dévérouillage de l'OS et des applications.

Le silence et la fraicheur de l'ARM
Cet ordinateur n'est, comme le Macbook 12", pas équipé de ventilateur actif. Le silence est donc de mise puisqu'aucune partie mécanique ne vient troubler la fête. Je doit noter qu'après une mise à jour de macOS, et de plusieurs exports sur Lightroom, le MBA ne chauffe que très peu face au pauvre Intel m3 de mon MB12.

Le Macbook 12" avait la particularité d'être un des premier ordinateur portable à ventilation passive, et son TDP était de 10W, tout comme la puce M1. Mais je doit reconnaitre que le petit m3 chauffe bien plus vite.
Vous avez dit puissance ?

On a tous vu des milliers d'articles annonçant que la puce M1 explosait les benchmark, qu'elle ridiculisait les Intel i9 et concurrençait les Nvidia GTX. Mais on sait tous que les tests sur bancs et leurs chiffres impressionnants sont prometteurs sur le papier, alors qu'en est il réellement ?
Je ne vais pas vous faire des tests de transfert de fichiers ou autres tests qui sont difficilement applicable. Ces tests sont souvent théorique et ne reflettent pas un usage courrant. Je vais vous parler de mon cas.
Actuellement, quand je fais mon post-traitement sur Lightroom, il est impensable de le faire sur le Macbook 12, sur Windows il faut malheureusement une quantité indécente de RAM, et finalement c'est sur mon iPad Pro 2016 avec ses 4Go de RAM que je prends le plus de plaisir à traiter mes photos. La retouche au stylet est un vrai plaisir, mais au dela de ça, la vitesse d'exécution et la vitesse d'export n'a pas à rivaliser avec les grosses machines Intel i7. Qu'en est-il du Macbook ARM alors ? J'ai prit la configuration de base : Apple M1, GPU 7coeurs, 8Go de RAM, 256Go de SSD.
Une chose à savoir actuellement c'est que Lightroom n'est pas encore sorti en version ARM, et la version disponible est celle Intel64 émulée par Rosetta (la formule magique d'Apple pour faire tourner des apps Intel sur ARM).

J'ai donc importé les photos de l'article directement de mon Fujifilm X-T30 en USB-C et j'ai commencé le traitement.

L'importation est rapide, c'est appréciable, rien de particulier à signaler. Mon appareil n'a pas le meilleur taux de transfert du marché.


La fluidité est au rendez vous et cette puce M1 n'a pas à rougir face à mes machines sous Intel i5/i7. Mais là où on voit la puissance de la machine, c'est lors d'un export :
J'ai comparé l'export entre mon iPad Pro 2016, le Macbook m3 et le Macbook ARM. Il faut savoir que l'iPad Pro ridiculise mes grosses machines Intel sur Lightroom.


Le résultat est sans appel : pour l'export de ces 8 photos RAW compressé Fujifilm de 30Mo chacune, l'export se fait en 1'20" pour le Macbook 12", en 19" pour l'iPad Pro et en 13" pour le Macbook Air, sans broncher.
Sur 8 photos c'est bien, sur un weekend de photo à environ 100 photos le gain de temps est vraiment appréciable ! Et je me dis que pour l'instant Lightroom n'est pas encore sorti en version Apple Silicon !
Ensuite, sur une utilisation plus traditionnelle, il arrive sans problème à me lire mes films en 4K HDR. Le lancement est instantanné, pas de temps de chargement.

Je n'ai pas encore eu l'occasion de lancer des gros jeux mais Apple nous a promis de faire tourner les gros jeux disponible sur iPad.
La compatibilité logicielle
Je me suis retrouvé sur le cul, permettez moi l'expression, lorsque le Mac App Store m'a proposé d'installer mes applications disponibles sur mon iPad

Toutes les applications iOS/iPadOS ne sont pas disponibles, les développeurs choisissent ou non d'autoriser le portage sur ordinateur. Les applications, quand elles sont disponible, fonctionnent comme sur mobile. Ça me parrait encore fou de pouvoir ouvrir une application mobile, mais sur pc, sans passer par des bricolages sombre ou une réactivité quasi nulle.
En pratique, cela permet de retrouver des applications inexistantes sur macOS et aggrandi considérablement le catalogue d'applications mais aussi de jeux, maintenant qu'on a un vrai GPU dans un Macbook leger. Je suis content de pouvoir ouvrir par exemple l'application Xiaomi Home pour mon aspirateur.


J'ai aussi retrouvé l'application DJI GO du Mavic Air, j'ai déjà envie d'essayer ce que ça donne :)

Mais j'ai aussi eu droit à des bonnes blagues. Le jeu Among Us, bien connu de tous, qui à bien été mis en avant pendant la conférence est une grosse entourloupe. Le jeu fonctionne bien, mais le portage n'a pas vraiment été fait. En effet le jeu est juste disponible en tactile, il fonctionne bien avec la souris mais impossible de jouer au clavier et c'est vraiment pas drôle de jouer qu'a la souris.

J'ai donc pu tester des applications de toute sortes : Intel64, iOS/iPadOS et developpées pour Apple Silicon. Elles ont fonctionnées sans problèmes, je n'ai pas pu tout tester en quelques heures.

Attention cependant, le portage ne fonctionne pas encore pour les applications de virtualisation. Elles ne seront peut-être même jamais compatible, méfiez vous si c'est vraiment necessaire pour vous. Pour ma part, Proxmox sur mon NUC me permet de faire tourner mes VM, je n'ai donc l'usage sur un Mac portable.
Sur Safari, les extensions comme Bitwarden ou 1Password fonctionnent sans problème.

Et l'endurance ?
Je cloture l'article par ce point. Je ne vous ferai pas l'affront de donner un avis sur une autonomie en une après midi d'utilisation. Je peux juste vous parler de mes quelques heures d'experiences. J'ai déballé l'ordi à 14h, livré avec 70% de batterie, j'ai installé mes applications, configuré l'ordinateur, synchronisé mon dossier documents avec le NAS et fait mes exports Lightroom. Spotify tourne en fond depuis 14h et je suis en luminosité maximale. Il est maintenant 20h et je termine de taper cet article, la batterie m'annonce 25% et 2H restantes. Cela fait donc 50% en 6h avec des usages en tout genre. Je ferai un véritable retour dans quelques jours.
Je range donc mon Macbook 12" dans le tiroir, je met le Macbook Air dans le sac, et je sortirai un article plus détaillé sur les bénéfices et les inconvénients de l'ARM dans un ordinateur portable, mes éventuels problèmes de compatibilité etc.
Je regrette juste déjà le design sexy ultrafin du MB12" et son poids plume.