Photographier les gouttes d'eau sans matériel

Photographier les gouttes d'eau sans matériel

Aujourd'hui, pour relever le défi photo de Niko sur le thème L'eau, nous allons parler de Water Droplet Photography. Cet art obscur consiste à immortaliser des gouttes d'eau et nécessite peu de matériel, un peu de connaissances et beaucoup de patience.

Ce n'est pas ma première tentative, les précédents essais se sont soldés par un échec mais cette fois-ci je crois avoir trouvé la bonne recette !

L'installation

La manière la plus simple de photographier une goutte d'eau est de la créer vous-même. Nous avons besoin d'un réceptacle et de quoi fabriquer la goute. Vous pouvez acheter du matériel, mais vous avez surement déjà ce qu'il faut à la maison. J'ai installé des tréteaux, une tringle à rideau et un couvercle de caisse de rangement dans le bureau.

Une installation avec les moyens du bord par Guillaume Coupy / Guiom

Les professionnels utilisent un compte-gouttes à intervallomètre, mais je n'en ai pas et je souhaite que les gouttes tombent d'elles-même régulièrement sans intervention de ma part. Après plusieurs échecs (gant de toilette, éponge de cuisine, ballon gonflable), j'ai utilisé une poche plastique percée.

Une poche plastique percée par Guillaume Coupy / Guiom

Plus le liquide sera visqueux, meilleur sera le rendu. Certains utilisent du lait ou du soda, mais pour garder la transparence de l'eau vous pouvez garder l'eau au frais et rajouter des glaçons. Il est aussi possible de rajouter du sucre ou de la glycérine.

Pour rendre la photo plus artistique vous pouvez tout aussi bien rajouter du colorant, de la peinture, de l'huile ou utiliser des flashs avec de la gélatine de couleur ou un fond coloré. De mon côté pour coller au thème du défi photo je suis resté sur de l'eau claire, sans couleurs.

Goutte d'eau avec fond blanc par César Couto / Unsplash

L'équipement

L'équipement et l'appareil importent peu mais il faudra impérativement un flash et un trépied. Si vous avez un objectif macro c'est le moment de le sortir du placard. Si vous n'en avez pas, ce n'est pas un problème, j'utilise un Fuji XF50mm f/2 non macro et je suis assez satisfait du résultat. Un objectif macro vous permettra de vous rapprocher encore plus près, j'ai triché avec un peu de recadrage au post-traitement.

Softbox sur trépied, X-T3 sur tripode par Guillaume Coupy / Guiom

Si vous pouvez alimenter l'appareil sur secteur ou batterie externe, c'est mieux, vous allez en avoir besoin.

Vous pouvez utiliser le flash intégré mais je vous conseille l'utilisation d'une softbox pour un éclairage plus diffus. Le résultat final dépendra vraiment de l'éclairage. Le flash intégré donnera des ombres dures, c'est un choix artistique.

La méthode

Vous avez plusieurs méthodes, voici la mienne :

  • Mise au point manuelle
  • Vitesse lente 1/4"
  • Flash déporté sur softbox en mode Multi 1/32 4Hz
  • Faible ouverture f/8
  • Faible luminosité ambiante dans la pièce
  • Intervallomètre 1 photo/seconde
  • ISO faibles 200ISO

Beaucoup de photographes préfèrent shooter à haute vitesse. Mon approche est un peu différente et consiste à faire des poses plus longues et d'utiliser mon flash en mode Multi (ou Stroboscope). Dans ce mode, le flash va flasher plusieurs fois par seconde pour tenter de figer la goutte lorsqu'elle arrive dans l'eau. Avec une pose plus longue, je trouve que l'eau est plus lisse dans le bac d'eau, essayez la méthode qui vous convient le mieux. Dans tous les cas, un déclenchement de flash dure entre 1/1000" et 1/800", ce qui permet de bien figer la chute de la goutte.

Shootez avec des ISO faibles pour éviter le grain.

Chaque photo est très aléatoire par Guillaume Coupy / Guiom

Pour vous aider à faire la mise au point, placez un objet à l'endroit de la chute, c'est plus facile.

Ce qui est intéressant avec ce procédé, c'est qu'on peut se retrouver avec la même goutte plusieurs fois sur l'image si le flash déclenche deux fois au bon moment.

Deux fois la même goutte par Guillaume Coupy / Guiom

Le traitement

Le post-traitement est quasi indispensable. La distance minimale de mise au point de mon Fuji XF50 ne me permet pas d'être aussi près de l'eau que ce que j'aimerai, le recadrage est nécessaire. Je m'en sert aussi pour donner un ton plus bleu à l'eau et pour enlever les poussières qui se sont déposées dans l'eau durant la session photo.

Quelques retouches locales par Guillaume Coupy / Guiom

Conclusion

J'ai beaucoup aimé expérimenter ce style de photographie. Il y a un côté aléatoire très satisfaisant, énormément de photos sont ratées et seules quelques unes sortent du lot. C'est aussi un excellent entrainement à l'utilisation du flash, je comprends mieux le fonctionnement de cet outil pas si facile que ça à manier.

C'est assez facile à mettre en place et assez amusant, pourquoi ne pas essayer ?