Un mois sur Mac ARM

Maintenant que beaucoup plus d'applications sont compatibles nativement avec la puce M1, et après plus d'un mois d'utilisation quotidienne, voici mon retour sur le Macbook Air équipé de la puce M1.

Je précise que j'ai pour ce test le Macbook Air M1 avec GPU 7 coeurs, 8Go de RAM et 256Go de stockage à 1129,00€
Un design plein de fraicheur
Le Macbook Air M1 2020 profite du nouveau clavier agréable censé être moins fragile que les critiquables claviers papillons. C'est une belle machine en tout point, rien à dire là dessus : la construction en aluminium inspire confiance, solidité et durabilité.

Utilisateur convaincu du Macbook 12" et de l'iPad, le silence commence à devenir un critère pour moi. Et là je suis comblé : ce qu'on peut apprécier tout particulièrement c'est la fraicheur et le silence. Le refroidissement passif sur un SoC ARM est bien plus efficace et l'ordinateur reste frais.
L'écran est toujours aussi bien défini et lumineux. A noter que c'est un écran brillant. En hiver je n'ai pas été trop géné par les reflets, à voir en extérieur en été.
Une multitude d'applications
C'est un réel plaisir de commencer à retrouver des applications mobiles iPad/iPhone sur son ordinateur. Les applications sont disponible au bon vouloir des developpeurs mais cela nous permet d'acceder à certains jeux et applications non disponibles sur Mac. Je peux donc enfin avoir mon application de 2FA ou les apps de domotique directement sur l'ordinateur !


Par contre, il faut prendre cette nouveauté avec des pincettes car certaines apps sont disponibles mais complètement inutilisables sans écran tactile, et ne sont pas compatibles avec le combo clavier/souris.
Grace à Rosetta 2 les applications Intel tournent sans problèmes. A l'heure actuelle, je n'ai pas d'applications (hors virtualisation) qui ne passent pas par la moulinette de Rosetta. Les applications tournent aussi bien que sur processeur Intel, l'expérience est transparente.
Lorsque les applications sont optimisées pour ARM, les performances explosent ! A titre d'exemple, la version ARM de Lightroom est 20/30% plus performante que son équivalent Intel.
On peut donc distinguer les applications Intel qui passent par Rosetta 2, les applications Apple Silicon concues pour ARM et les applications dites Universelles qui vous laissent le choix de forcer l'émulation de Rosetta ou non.



J'ai eu quelques crashes d'application Intel en sortie de veille. Honnetement ça m'est arrivé 1x sur Lightroom Beta, 2x sur Telegram et 1x sur Messenger. A noter que maintenant Lightroom et Telegram ont été mis à jour et sont 100% compatible ARM donc ne passent plus pas la moulinette de Rosetta 2.

Les performances...
Coté performances, on est au niveau des gros i5/i7 ! Bien entendu, sur les applications qui sont capables d'utiliser tous les coeurs de processeurs on aura de meilleures performances (par exemple, un i9 avec 16coeurs sera plus performant si l'application sait les utiliser a bon escient).
Avec l'ami Niko nous avons tenté de comparer la vitesse d'exportation d'un même batch de photos sur Lightroom, entre le Macbook Air M1, son Mac Mini i7 32Go de RAM et son Mac Mini M1 : les limites du reffroidissement passif se font vite sentir, en effet lorsque le Macbook Air commence les calculs, il chauffe (très peu, mais on sent une montée en température), mais pas les Mac Mini, mieux ventilés. On constate donc dans les temps ci-dessous que lorsque le Air chauffe, le processeur se bride pour rester frais.

Il faut donc se méfier de la montée en température. Le Macbook Air est donc très pertinent face aux configurations Intel bien plus chères pour des tâches lourdes ponctuelles.
L'architecture ARM nous apporte la sortie de veille instantanée, comme sur un iPad, il suffit de commencer à relever le capot pour que l'écran s'allume et que l'ordinateur soit prêt.
Quand on pense jeux, on ne pense pas aux Mac. Je vais laisser de coté les remarques des joueurs PC qui vont me traiter d'hérétique et aller à l'essentiel. Clairement, dans ma bibliothèque Steam je n'ai aucun jeu compatible Apple Silicon. J'ai tout de même lancé quelques jeux et j'ai été surpris de pouvoir lancer des jeux comme Civilisation VI qui marchaient de manière convenable.

Les jeux tournent très bien, c'est assez impressionnant de pouvoir jouer en Ultra à 30-40FPS sur une machine d'environ 1kg, sans bruit. Bien sûr, on est loin des performances d'une tour gamer pour un prix équivalent, mais les performances graphiques sont au niveau d'une GTX1650 entrée/milieu de gamme. POUR UN TDP DE 10W ! Et ça, c'est très impressionnant. Je ne peux m'empecher d'imaginer Nvidia (qui a racheté ARM) de nous sortir d'ici quelques années des RTX ARM qui pourraient profiter de cet incroyable rapport consomation/puissance.
...et l'endurance !
L'architecture ARM permet une autonomie exemplaire. Clairement, vous serez épuisé avant lui ! J'ai des usages variés, qui vont de l'édition photo sur Lightroom, à la navigation web, en passant par de l'administration systèmes/réseau et du visionnage de vidéos sur Youtube et Plex.

J'aurai voulu donner de beaux graphiques de mon temps d'écran pour illustrer l'article, mais malheureusement la mesure du temps d'écran est complètement en vrac et m'affiche des données qui n'ont aucun sens (on voit 24h de temps d'écran certains jours, et presque 0 pour d'autres).

En pratique, je le met en charge tous les 2/3 jours, avec une utilisation que j'estime de 4 ou 5h par jours. Je ne prends même plus le (tout petit) chargeur 30W dans le sac, je sais que je peux partir sereinement un weekend entier même si je doit faire du traitement de photos ou autre.
Après, si l'autonomie ne vous suffit pas, pensez à prendre un Mac Mini ! 😆
Quelques limites
- Je suis joueur PC, il m'arrive de vouloir lancer une partie de Rocket League sur GeForceNow. Il m'est impossible de connecter la manette d'Xbox en Bluetooth, le driver pas encore compatible à l'heure où j'écris ces lignes. La manette fonctionne en filaire avec un câble micro-USB (merci à Arthur pour la découverte !)

- Il faut savoir qu'il n'est possible de ne brancher qu'un unique écran externe (max 6K @60 Hz).
- A l'heure actuelle il n'est pas possible de lancer des applications de virtualisation.
- Il n'est pas possible (pas parfaitement) de démarrer sous Windows ARM
- Malgré la présence de ports Thunderbolt, il n'est pas possible de brancher un eGPU
- Pas plus de 16Go de ram (je n'ai ressenti aucune limite avec 8Go alors que je travaillais sur une tour avec 32Go)
Conclusion
Ce Macbook Air M1 est une super machine, une petite bombe de puissance et d'autonomie, il n'a rien à envier à aucun ordinateur dans la même gamme de prix. Si vous devez travailler pendant de longue heures, visez plutôt un Pro qui bénéficiera du refroidissement actif et d'une plus grande autonomie.
Si vous avez vraiment besoin de changer d'ordinateur, vous ne ferez pas un mauvais choix en prennant ce Macbook Air.
Voilà, c'était mon dernier article sur cette belle machine, et ne tombez pas dans le Syndrome d'acquisition du matériel 😀
Crédits photos : Guillaume COUPY : Fujifilm X-T30 + Fujinon XF50mm f/2